Au jardin, la cloque du pêcher est malheureusement une maladie assez courante qui touche les différentes variétés de pêchers et d’abricotiers. Cette maladie cryptogamique due au champignon Taphrina deformans engendre la déformation des feuilles et jeunes pousses, ce qui peut causer d’importants dommages aux arbres, voir même conduire à leur mort après quelques années ! Dans cet article, on vous dit tout pour s’en débarrasser de manière naturelle et biologique !
En effet, la cloque est une maladie très répandue. Elle doit son nom aux boursouflures que montrent les feuilles infectées. Elle s’attaque aux feuilles, aux jeunes pousses et parfois aux fruits qu’elle altère en surface. Les feuilles atteintes changent de couleur et deviennent généralement rouges ou vert pâle. Surtout, elles prennent un aspect tordu et enroulé puis s’épaississent et se boursouflent lorsque l’infection progresse.
L’évolution naturelle de la maladie est un brunissement des feuilles, qui se flétrissent et tombent de l’arbre à la fin juin ou début juillet. De plus les rameaux terminaux dépérissent, ce qui rend problématique le développement des fruits, l’année de l’infection, et le réduit l’année suivante. L’arbre devient plus fragile, et cette perte répétée des feuilles au printemps peut conduire à la mort de l’arbre après quelques années.
Comment prévenir l’apparition de la maladie ?
Le développement de la cloque étant à la fois précoce et très rapide, les mesures préventives sont impératives ! La première consiste à faire le choix d’une variété résistante dès la plantation, on choisira de préférence des variétés anciennes naturellement résistantes comme ‘Amsden’, ‘Bénédicte’, ‘Angevine de Marmande’, ‘Madame Girerd’, ‘Reine des vergers’ ou les pêchers issus de semis, en particulier les pêchers de vigne.
Afin d’éviter l’apparition de la maladie, il est aussi très important d’entretenir la vigueur de l’arbre et prévenir les carences. Les carences en zinc et en bore rendent le pêcher plus vulnérable à la cloque. Des apports de compost à l’automne lui permettront de mettre en réserve tout ce dont il aura besoin au printemps pour se défendre et éventuellement pour refaire des feuilles après une attaque de cloque.
On sait que la maladie est liées au climat : les hivers doux et pluvieux favorisent la conservation des organes infectieux. La germination des spores se produit généralement en fin d’hiver, au débourrement, à partir de 7 °C. Leur développement est favorisé par un printemps frais et humide. Si cela est possible, alors protéger l’arbre contre la pluie pendant les mois de janvier à mai.
Les traitements efficaces contre la cloque !
Seuls les traitements préventifs sont efficaces. Les traitements effectués après l’ouverture des bourgeons, ou pendant l’été, sont inefficaces. Alors, que faire si la maladie a déjà fait son apparition ? On peut simplement éviter la propagation de la cloque du pêcher en retirant les feuilles infectées, supprimer les branches les plus atteintes !
- Le traitement à la bouillie bordelaise doit se faire à la fin de l’automne, une fois que toutes les feuilles sont tombées, et à la fin de l’hiver, juste avant l’ouverture des bourgeons. L’arbre doit être traité au cuivre par une pulvérisation soigneuse de bouillie bordelaise, en respectant bien le dosage.
- Une pulvérisation de décoction d’ail en début de végétation est également efficace. Pour cela, hachez une dizaine de gousses d’ail, versez ce hachis dans 5 litres d’eau bouillantes puis laissez infuser environ 12 heures. Après ce laps de temps, pulvérisez directement sur le feuillage et arrosez le pied de l’arbre. Renouvelez ce traitement 2 à 3 fois à 3 jours intervalle. Cette décoction peut également s’utiliser sur l’ensemble de vos plantes concernée par les maladies cryptogamiques. Attention, une pluie lors de la pulvérisation ou immédiatement après, peut fortement limiter l’efficacité de ces traitements.
- Enfin, une autre solution naturelle et 100% biologique consiste à planter de l’ail directement aux pieds des pêchers. En effet, l’ail serait efficace grâce à sa diffusion naturelle d’allicine. C’est un composé organo-sulfuré abondant dans l’ail, dans les oignons et dans d’autres espèces de la famille des Alliacées. Ce composé présente des propriétés anti-bactérienne et anti-fongique. L’allicine fait partie des mécanismes de défense de certaines Alliacées comme l’ail contre les attaques d’insectes et autres maladies.