Certaines plantes particulières possèdent la faculté d’extraire des métaux du sol ! Ces plantes hyperaccumulatrices sont des végétaux capables de stocker dans leurs tissus une quantité élevée, voire très élevée d’éléments…au point que l’on puisse se servir de ces plantes comme extractrices de minerai. Ce procédé d’extraction tout à fait novateur fait l’objet d’un brevet international !
Une solution moins brutale que les procédés miniers classiques !
Ces plantes sont capables d’extraire des métaux présents même en très faible quantité dans le sol, là où les procédés miniers classiques sont inefficaces, et en plus, de manière beaucoup moins brutale pour le sol et le milieu en général. En effet, la technique consiste simplement à récolter la plante en question puis de procéder à la récupération du métal accumulé dans la plante. Cette utilisation des plantes pour la métallurgie s’appelle la phytomine.
L’exemple de l’Alyssum murale, une plante accumulatrice de nickel !
L’Alysson des murs, de nom botanique Alyssum murale est une plante à fleurs originaire des Balkans de la famille des Brassicacées. C’est une espèce végétale hyperaccumulatrice de nickel pouvant accumuler jusqu’à environ 7080 mgs/kg en poids sec, c’est-à-dire jusqu’à 100 kg de nickel par hectare ! Une installation pilote est actuellement en place, basée à Nancy, elle traite de la biomasse en provenance d’Albanie, où sont mené des essais de culture de la plante pendant cinq ans, sur des sols naturellement riches en nickel. Le projet associe un ensemble de partenaires français (LSE (INRA-UL), LRGP (CNRS-UL), LEM (CNRS-UL), Albanais (Université Agricole de Tirana) et Canadiens (INRS-ETE). A savoir que le nickel produit des alliages solides, largement utilisés dans la fabrication de monnaie, d’électrodes, de piles et de batteries notamment.
Des perspectives intéressantes pour l’exploitation d’autres métaux !
Ces plantes que l’on qualifie d’hyperaccumulatrices permettent également de détoxifier les sols, en plus de produire de la matière première. Plusieurs projets sont par ailleurs en œuvre pour tester la dépollution des sols (phytoremédiation). Grâce à ces plantes extractrices de métaux, les friches industrielles n’apparaîtront plus comme un handicap, mais comme une véritable ressource !
Le potentiel des plantes est incroyable et la phytomine en est un superbe exemple ! En effet, des perspectives s’ouvrent pour l’exploitation d’autres métaux, en particulier des éléments à très forte valeur ajoutée, utilisés dans nos smartphones, nos ordinateurs ou encore dans nos tablettes numériques (lithium, indium, néodyme…) ! Selon Jean-Louis Morel, de l’UMR Sols et environnement de Nancy : “Des essais d’extraction de l’or par les plantes avaient été conduits il y a une vingtaine d’années. Mais l’or ne se laisse pas si facilement capter et les produits chimiques qu’il fallait rajouter dans le sol pour le rendre plus soluble rendaient le procédé peu attractif”. Sources : Nancy.inra.fr, Progepi.fr.