Selon le botaniste Jean-Michel Groult, “jamais sans doute dans l’histoire de l’homme n’y a-t-il eu autant de plantes interdites, véritablement illégales”. En effet, la liste de ces plantes politiquement incorrectes s’allonge chaque année et les réhabilitations, comme pour l’absinthe sont choses rares. La majorité d’entre elles ne sont pas mauvaises en soi sauf si l’on s’en sert mal ! Mais plutôt que l’éducation, on préfère aujourd’hui l’interdiction ! Dans cet article, nous nous intéresserons à l’histoire de trois plantes en particulier, à savoir l’Absinthe, la Stevia rebaudiana et le Cannabis.
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L’absinthe : L’exemple d’un plante aujourd’hui légale, mais à la réputation sulfureuse !
L’absinthe est surtout connue pour avoir été l’ingrédient de base d’une boisson populaire au XIXe siècle. Rimbaud, Baudelaire et Verlaine étaient entre autres des buveurs d’absinthe. Interdite dans de nombreux pays depuis le début du XXe siècle, l’absinthe a été retirée du marché en grande partie à cause du tort qu’elle faisait aux producteurs de vin, en effet l’absinthe était vendu bien moins cher que le vin ce qui créer une situation de concurrence, de plus à cette époque les viticulteurs étaient confrontés à la crise du phylloxéra. L’absinthe est aujourd’hui de nouveau autorisée dans certains pays depuis quelques années, à condition que son taux de thuyone soit limité.
L’Absinthe est aussi de plus en plus connue dans la sphère des jardiniers, puisque l’on réalise des purins et macérations à partir de son feuillage. Dans le principe des cultures associées, l’absinthe, de par ses sécrétions racinaires d’absinthine, exerce un effet inhibiteur sur la croissance des plantes environnantes, ainsi que des adventices. Elle éloignerait également les pucerons des cultures.
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La Stevia : L’histoire amère d’une plante aux multiples propriétés, restreint à l’ornement !
Encore totalement méconnue il y a une dizaine d’années, la Stevia rebaudiana est aujourd’hui de plus en plus présente dans nos produits alimentaires du quotidien ! Malgré tout en France l’usage de la plante est toujours très restreinte. En effet, il est interdit de la commercialiser à des fins alimentaires et de communiquer sur ces propriétés édulcorantes ! C’est ainsi que cette plante qui ne possède pas une beauté exceptionnelle est vendu exclusivement comme une plante ornementale et décorative. La loi autorise uniquement les extrait de la plante concentré à 97% au minimum.
La DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) impose que dans l’Union Européenne, cette plante soit uniquement proposer comme une plante ornementale, sous peine de poursuite judiciaire. De ce fait, nous ne pouvons donner plus d’informations sur cette plante. Ainsi, pour en savoir plus sur ce végétal, n’hésitez pas à faire une petite recherche complémentaire sur internet !
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Le cannabis : Une plante aux feuilles palmées qui n’a pas finit de faire parler d’elle !
De toutes les plantes interdites, c’est sans doute la plus célèbre aujourd’hui. Outre, l’aspect récréatif (interdit en France), cette plante que les botanistes appelle Cannabis sativa a une longue histoire ethnobotanique, d’abord en tant que plante utilitaire (fibres textiles servant à la fabrication de tissus, de cordage…) puis comme plante à fumer. La graine, appelée chènevis permet également la fabrication d’une huile alimentaire intéressante sur le plan nutritif et exempte de THC. Les pêcheurs à la ligne apprécient également les graines de cannabis en tant qu’appât pour les poissons d’eau douce, on en retrouve d’ailleurs dans les magasins de pêche. Les graines sont également appréciées des oiseaux, ainsi on en retrouve dans les mélanges pour oiseaux de cage et de volières, notamment dans les mélanges de graines destinés aux canaris. Pour éviter la visite des forces de l’ordre dans votre jardin, évitez donc de semer les restes de graines de vos oiseaux !
Ainsi, chaque année de nouvelles interdictions voient le jour que ce soit dans le domaine des plantes ou ailleurs sans que le motif véritable soit toujours clair ! Restriction des libertés individuelles ou renforcement de la protection de la population, ou simplement une histoire de gros sous et de puissants lobbies ? Il est parfois difficile de déceler le faux du vrai et de bien cerner tous les conflits d’intérêts ! Qu’en pensez vous ? N’hésitez pas à donner votre avis en laissant un commentaire.
* Pour en savoir plus sur les plantes interdites, je vous conseille la lecture de l’ouvrage de Jean-Michel Groult, Plantes interdites aux éditions Ulmer.