Avez-vous déjà entendu parler que la guérilla jardinière (ou « Guerilla Gardening ») ? C’est une forme d’action directe citoyenne et écologiste, qui utilise le jardinage comme moyen d’action. Le principe consiste à végétaliser les endroits délaissés des villes pour y faire pousser des fleurs et des légumes ! Une forme de jardinage sauvage et illégal pour défendre le droit à la terre et embellir les villes en y réintroduisant la nature, mais aussi afin d’inciter les gens à se réapproprier leur quartier et montrer qu’il y a encore de la place pour les plantes au milieu du béton.
Des “guérilleros verts” à l’origine de ce mouvement !
Ce mouvement venu de New York a été lancé officiellement en 1973 par une résidente de cette ville, Liz Christy, suivie par un petit groupe de jardiniers underground qui prirent le nom de “Green Guerrillas”, les guérilleros verts. Leur objectif était alors de convertir un lotissement abandonné de Manhattan en jardin collectif. Leur initiative connut un tel succès que l’année suivante, ils eurent la permission de la ville de transformer un parking abandonné en potager, le Liz Christy Community Garden situé entre l’East Houston Street et la Second Avenue. Aujourd’hui, le mouvement de Guerrilla Gardening se propage via des associations, des petits groupes ou des électrons libres un peu partout dans le monde, c’est le cas à Londres, Los Angeles, San Francisco, Miami, Vienne et Berlin…mais aussi en France à Rennes, Nantes, Lyon, Lille, Grenoble, Toulouse et Paris.
En France, le jardinage urbain sauvage est illégal !
Bien que la guérilla jardinière soit une action symbolique et totalement pacifiste, celle-ci est néanmoins illégale sur le papier. En effet, selon les textes de lois français, les risques encourus restent conséquents, puisque l’on risque tout de même jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende (article 322-1 du code pénal). Les jardiniers qui pratiquent leur art dans l’espace public sont considérés comme des hors-la-loi qui “détruisent, dégradent et détériorent la voie publique” ! Une aberration pour une action d’embellissement, cependant à ce jour on ne note bien heureusement aucune condamnation pour ce motif en France… et ça tombe bien car ces actions de jardinage illégal commencent à bien s’enraciner dans les grandes villes françaises.