En cette fin de mois de décembre, les températures douces de l’hiver perturbent les plantes et la biodiversité du jardin. Suivant les régions, on observe au jardin des phénomènes exceptionnelles, certains dirons anormaux par rapport à la saison : les framboisiers produisent encore des fruits, les feuillages des tulipes (bulbes de printemps) à peine planter sont déjà sortis de terre, des pucerons sont toujours là cachés sous les feuilles des rosiers, la bourrache est encore prête à fleurir et les plantes adventices gagnent du terrain dans les massifs et le potager.
Un hiver aux allures printanières, quelles conséquences au jardin ?
>>> Conséquences sur les insectes ravageurs et les parasites :
Sans périodes de fortes gelées, les parasites et les ravageurs des végétaux sont toujours au jardin. C’est le cas des pucerons notamment qui se développent dès lors que la température est supérieur à 4°C (en moyenne), certaines espèces peuvent donc se maintenir sur leur hôte, voir se développer tant qu’il n’y a pas de gel. Idem en ce qui concerne les maladies cryptogamiques, les hivers doux favorisent le développement de certains champignons nuisibles aux plantes. Il faudra donc s’attendre à un printemps avec de l’oïdium. Ainsi, les hivers doux représentent un risque accru pour les cultures, notamment pour les plantes potagères et florales.
>>> Conséquences sur les graines et les semis :
Pour certaines graines, la phase de dormance est stoppée par des températures douces, elles germent dès à présent (les “mauvaises herbes” entre autres). Et pour d’autres, elles ne peuvent germer que si elles ont connu une période de froid intense. Or, si un vrai hiver ne s’annonce pas, ces graines resteront malheureusement en dormance pour l’année entière.
>>> Conséquences sur le développement des végétaux :
De nombreux végétaux bourgeonnent précocement, avec un certain nombre de risques par la suite. En effet, en cas de gelées tardives ou brutales…les floraisons seront compromises. Au jardin d’ornement, si la douceur des températures est suivi d’un refroidissement subit, le gel peut provoquer un éclatement de l’écorce. Au printemps, lorsque la croissance est rapide, la fente peut alors s’allonger sur toute la longueur du tronc, c’est ce que l’on appelle la gélivure. Généralement, elle n’entraîne pas la mort de l’arbre, mais elles peuvent l’affaiblir et rendre sa structure plus fragile. Elle peut aussi être une porte d’entrée pour les insectes et les maladies fongiques.
>>> Conséquences sur les arbres fruitiers :
Un hiver doux est souvent synonyme de rendement catastrophiques au verger. Le manque de froid sur les arbres fruitiers peut se manifester par une chute des bourgeons floraux en cas de gel et ainsi une fructification moindre durant la saison.
>>> Conséquences sur les “mauvaises herbes” :
Les températures clémentes durant la période hivernale permettent malheureusement aux plantes adventices de se développer rapidement que ce soit pas leurs rhizomes ou par leurs graines. Habituellement, elles germent avec l’arrivée des beaux jours vers le mois de mars… mais cette année la germination intervient dès décembre puisque la phase de dormance des graines est levée par le beau temps et les températures exceptionnellement douces. Il faudra donc prévoir un peu plus de désherbage manuel au printemps et de manière plus précoce encore !
Et vous, avez-vous repéré d’autres conséquences de cet hiver doux pour les végétaux et la biodiversité du jardin ? Racontez-nous en laissant un petit commentaire !