L’albinisme n’existe pas que chez les mammifères, les oiseaux, les poissons ou les reptiles…cette mutation étonnante peut également survenir dans le monde végétal ! Chez les plantes, l’albinisme n’est pas une absence de mélanine, mais de chlorophylle. L’absence de ce pigment vert, ou l’altération des cellules végétales porteuses de ce pigment, est à l’origine des panachures blanches qui peuvent affecter les feuilles, les tiges ou les aiguilles des végétaux, plus ou moins partiellement.
Un mutation naturelle appréciée en horticulture !
Les horticulteurs recherchent cette mutation naturelle spontanée qui est ensuite multipliée par bouturage. C’est ainsi que l’on retrouve aujourd’hui un vaste panel de plantes ornementales au feuillage bicolore, une partie étant normale et chlorophyllienne (verte), l’autre sans chlorophylle ou albinos, ce qui laisse apparaître les couleurs sous-jacentes du feuillage, habituellement blanc, crème ou jaune. C’est par exemple, le cas de Weigela ‘Nana Variegata’, Cornus alba ‘Sibirica Variegata’, Monstera deliciosa ‘Variegata’, Carex siderosticha ‘Variegata’…etc.
Chez les plantes panachées, les cellules dépourvues de chlorophylles vivent au dépend des parties vertes de la plante. Ainsi, une plante panachée qui développe un rameau vert aura tendance à devenir entièrement verte. Au contraire, une branche décolorée dépérira progressivement si elle est apparue au milieu d’une plante normale. Parfois dans la nature, on peut avoir la chance de trouver un végétal totalement albinos…bien souvent au stade jeune, car l’absence de chlorophylle ne permet pas la photosynthèse et conduit ainsi inéluctablement à la mort de la plante atteint pas cette mutation, lorsque elle est totale.
Le cas exceptionnel du Séquoia albinos, un vampire végétal !
Le Séquoias à feuilles d’if (Sequoia sempervirens) est le seul à pouvoir survivre de l’albinisme durablement. On ne recense pas plus de quelques dizaines de Séquoias albinos à travers le monde, dont 8 se trouvent dans le Parc de Henry Cowell en Californie. Cette mutation ne leurs permettent pas de survivre dans des conditions normales, puisqu’ils ne peuvent réaliser le processus de photosynthèse. Ces arbres se comportent donc comme des vampires, en pompant la sève d’un autre arbre de la même espèce situé à proximité.
Des scientifiques essayent de percer le mystère de cette modification génétique qui empêche cet arbre de photosynthétiser. Pour pallier à ce manque, ils se nourrissent effectivement de la sève d’un arbre-hôte, celui-ci étant un parent sain qui par une reproduction asexuée fait bourgeonner de nouvelles pousses à partir de ces racines. Les grands arbres comme les Séquoias s’adaptent génétiquement de manière rapide et constante, pour trouver la bonne combinaison afin de lutter contre les champignons et les virus qui pourraient les décimer. Cet albinisme ne serait qu’une de leurs nombreuses expériences évolutives. Cette modification génétique n’est peut être pas la meilleure qu’est pu produire ces Séquoias, mais elles démontrent les expérimentations effectuées par ces arbres, pour une adaptation constante à leur environnement.