Appartenant à la grande famille des Cucurbitacées, le Concombre des Antilles, de nom botanique Cucumis anguria est une espèce atypique dont les fruits comestibles, de la taille d’un œuf, sont recouverts de protubérances charnues, pointues et recourbées, dont l’allure rappelle un peu les bogues des fruits des marronniers. De part son apparence, il est aussi parfois surnommé « Concombre marron ». Ce petit concombre original, très populaire dans les îles est aussi très simple à cultiver sous nos latitudes ! Découvrons ensemble ce concombre atypique, son histoire, son utilisation en cuisine et la manière de le cultiver avec succès en France.
La forme sauvage de l’espèce Cucumis anguria est originaire d’Afrique de l’Est, mais les fruits de l’espèce sauvage peuvent aussi bien être très amers que doux. Ce sont les semences de ces derniers qui furent emportées aux Amériques à l’époque de la traite des esclaves. La plante est arrivée en Amérique, s’est développée à travers les Caraïbes, dans certaines parties de l’Amérique latine et dans le sud des États-Unis. Domestiquées aux Antilles, les semences ont été sélectionnées sur les meilleurs fruits au fil des années pour finalement offrir des fruits doux, absolument sans amertume, qui se consomment aussi facilement que nos concombres classiques.
Le Concombre des Antilles en cuisine
Croquants, rafraîchissants, et dépourvus d’amertume, les fruits du Concombre des Antilles sont consommés crus en salade, mais également confits au vinaigre, préparés en achards ou cuits à l’eau. Les concombres des Antilles se récoltent immatures, lorsque les fruits verts ont atteint la moitié de leur taille maximale, soit environ 2 à 3 mois après la plantation. La récolte peut ainsi s’échelonner sur plusieurs semaines, tout l’été.
Aux Antilles, ce fruit est très populaire entre notamment dans la composition du fameux « Calalou », une soupe servie traditionnellement à la période de Pâques, qui contient de nombreuses herbes. Ce plat est apprécié autant pour sa saveur que pour ses vertus dépuratives. Les feuilles du concombre des Antilles sont également appréciées dans d’autres pays. Cuites, elles composent au Zimbabwe, un plat spécial destiné au père de famille et nommé « Mubvororo ». Séchées et pressées en galettes, elles sont stockées pour la saison sèche en Namibie.
Cultiver le concombre des Antilles sous nos latitudes !
Il s’agit d’une plante annuelle à croissance rapide. Ses longues tiges rampantes, ou grimpantes si elles ont un support peuvent atteindre 3 mètres de longueur durant la saison. Pour sa culture, le Concombre des Antilles est relativement similaire à nos “concombres classiques”, et il n’est pas plus exigeant.
Le semis des graines se fait en mars ou avril en godet, au chaud, avant le repiquage en pleine terre lorsque les plants possèdent 3 feuilles et que les gelées ne sont plus à craindre. Choisissez une exposition chaude, bien ensoleillée, et conservez un bon mètre minimum en tous sens pour son bon développement. Pour gagner de la place, n’hésitez pas à faire grimper les concombres des Antilles sur quelques tuteurs ou treillis.
Dans nos régions, la récolte des fruits s’échelonne durant plusieurs semaines, tout au long de l’été, généralement de début août à fin septembre, et se récoltent lorsqu’ils sont encore verts.