Le déclin des abeilles…et des apiculteurs !

Depuis les années 1990, les abeilles subissent des pertes de plus en plus importantes dans toutes les régions du monde. En France, chaque hiver ce sont parfois jusqu’à 35 % des colonies qui disparaissent. Cette hécatombe trouve certes de multiples origines, mais les plus importantes sont bien humaines. Les causes ne sont pas encore parfaitement établies mais les apiculteurs estiment que les produits phytosanitaires utilisés par l’agriculture intensive participe activement au déclin. La disparition des abeilles met de nombreux écosystèmes et agrosystèmes en danger car l’abeille est un vecteur indispensable dans le processus de pollinisation ! De plus, selon une étude le nombre d’apiculteurs est en chute libre tout comme les abeilles ! Explications…

Les petits apiculteurs finissent par se décourager !

Le nombre d’apiculteurs a baissé de près de 40 % en six ans, une disparition en nette accélération qui suit celle des abeilles, constate un audit de la filière apicole publié par FranceAgriMer et réalisé en 2011 par le cabinet Proteis +. Selon Marion Robert-Vérité, responsable du programme apicole de FranceAgriMer : “On suppose que la baisse du nombre d’apiculteurs est directement corrélée à la disparition des abeilles, même si on n’en a aucune preuve”. Ainsi, il est fort probable que les petits apiculteurs, largement majoritaires, qui perdent chaque hiver de nombreuses colonies et parfois toutes leurs ruches, « finissent par se décourager ». Ces apiculteurs « familiaux » représentent près de 91 % de la profession.

Le déclin des abeilles (1)

Mortalité des abeilles : De multiples causes !

Les causes de la mortalité des abeilles sont multiples et semblent d’ampleur différente selon les pays. En effet, en Espagne c’est un champignon microscopique (Nosema ceranae) qui est considéré comme la principale cause de la mortalité des abeilles. En Belgique, on estime que le varroa (acarien parasite) affaiblit les abeilles, les rendant vulnérables aux virus et bactéries car le varroa est lui-même vecteur de virus ; aux États-Unis, on a trouvé une corrélation entre l’effondrement des abeilles, apparemment désorientées et ne retournant pas à leur ruche, avec une souche de virus IAPV (Dicistroviridae) ; en France, on suspecte aussi des pesticides ou des synergies entre pesticides, dont le Gaucho, qui par précaution a été interdit sur le tournesol depuis 1999 ; en Suisse, scientifiques et apiculteurs s’accordent pour désigner le Varroa comme la cause principale de la crise apicole.

La Tribune de Genève souligne que si certains produits phytosanitaires sont aussi incriminés, soupçonnés qu’ils sont « d’affaiblir, même à des doses infimes, les capacités de résistance et d’orientation des abeilles », les interdire ne résoudrait pas la crise si cela revenait à augmenter l’usage de pratiques ou de produits encore plus dangereux. Pour Nadja Pieren (UDC/BE), « L’influence d’insecticides sur la mort des abeilles doit être relativisée, aucun lien direct entre l’utilisation de pesticides et la mort des abeilles n’a pu être prouvé ». Tandis que pour Thomas Minder (politicien suisse sans étiquette mais proche des écologistes) « Le lobby pharmaceutique est très fort […] le rôle des insecticides ne fait aucun doute ».

Je vous invite à regarder la vidéo ci-dessous qui fait le point sur les causes de la disparition des abeilles d’une manière très pédagogique !


Le déclin des abeilles expliqué en 3 minutes par lemonde.fr