Bien que très populaire à l’époque du Roi Soleil (1638-1715) jusque vers la fin du 19e siècle en Europe et au Japon, le marquage des fruits est une technique encore plus ancienne qui a bien failli disparaître. Louis XIV émerveillait déjà ses hôtes en leur offrant des fruits marqués à son effigie, mais l’origine du marquage sur fruits remonte bien au-delà. En effet, l’agronome Ibn Al’Awwam, ayant vécu au 12e siècle à Séville en faisait déjà mention dans son traité “le livre de l’agriculture”.
Le marquage des pommes : Mode d’emploi
La méthode de marquage des pommes consiste simplement à cacher du soleil une partie de l’épiderme du fruit, soit avec un papier collé avec de la gélatine, soit avec un sticker, soit directement avec une peinture alimentaire. A Montreuil, on a surtout utilisé le pochoir en papier, puis, à partir de 1898, des négatifs photographiques, les deux étant collés avec de la gélatine. En mûrissant, la pomme prend sa couleur, excepté sous la forme où elle reste verte pâle, révélant ainsi le motif choisi. La forme est retirée après la récolte. A savoir que le résultat est encore meilleur si le fruit a été ensaché avant la pose du pochoir (comme sur la photo ci-dessous).
La technique du pochoir, étape par étape :
- Vers le mois de juin-juillet, sélectionner les pommes les plus exposés au soleil.
- Ensacher ces fruits pour les priver de lumière.
- Compter 3 mois, le temps que les pommes grossissent.
- Puis 30 jours avant la récolte, retirer le sachet.
- Badigeonner la pomme de gélatine (1 mesure pour 4 volumes d’eau)
- Appliquer le pochoir de votre choix.
- Essuyer la colle avec une éponge humide.
- Récolter vos pommes environ 1 mois plus tard.
Une fois le fruit récolté, il sera lavé pour décoller le pochoir et révéler le marquage tant attendu. Sur le site de la Société Régionale d’Horticulture de Montreuil on apprend que l’art du marquage est facilité sur les variétés à épiderme délicat se colorant facilement. Le marquage fonctionne aussi très bien avec les pêches et certaines variétés de poires. En ce qui concerne la préparation des pochoirs, n’oubliez pas de tenir compte du fait que la partie cachée sera claire sur le fruit. Pour leur fabrication par découpage au ciseau, l’imagination n’a pas de limites (dessins, portraits, symboles, logos, silhouettes…), bref les possibilités sont nombreuses, de plus cette activité passionnante est parfaitement accessible aux amateurs et particulièrement adaptée aux associations d’arboriculture et aux ateliers pédagogiques.