Le principe est simple, il suffit d’enterrer un slip en coton dans une parcelle et de le déterrer trois mois plus tard pour analyser l’état de décomposition…bien entendu, l’initiative pourrait prêter à sourire, mais elle est tout ce qu’il y a de plus sérieux. Cette expérience réalisée par Florian Beck-Hartweg, vigneron alsacien installé à Dambach-la-ville vise à rendre compte de la santé des sols par rapport au travail des micro-organismes et selon la méthode d’exploitation.
Une expérience atypique, mais une expérience très concluante !
Producteur notamment de Riesling, Gewurztraminer, Grands Crus Frankstein et Vendanges Tardives, l’exploitation de Florian Beck-Hartweg est certifié Agriculture Biologique ! Le but de l’expérience était de vérifier l’efficacité de son travail et de son système cultural. Pour se faire, cinq différents modes d’entretien du sol ont été testés, dans les parcelles de notre vigneron, mais aussi chez ses collègues, et voici ses résultats :
1) Bio, enherbement total en flore spontanée couchée au rolofaca, préparations biodynamiques depuis 4 ans, peu de mécanisation : Décomposition assez avancée, très forte odeur de forêt et de champignons, beaucoup de mycelium blanc, et terre bien humide, structure grumeleuse.
2) Même travail, mais sans les préparations biodynamiques : Niveau de décomposition similaire, mais moins d’odeur de champignon et un peu moins d’humidité.
3) Enherbement naturel fauché, travail en bio : Sol bien structuré mais extrêmement sec, peu d’odeur, décomposition moyenne.
4) Désherbage chimique : Moisissures noires/verdâtres, odeur nauséabonde de croupi, décomposition présente mais de mauvaise qualité. Sol très compact en surface, mais un peu de souplesse et d’humidité en dessous.
5) Vigne conventionnelle, sol travaillé régulièrement (nu) : Aucune décomposition, sol extrêmement compact et sec. Notre vigneron a failli casser sa pioche en sortant le slip !
Sans grande surprise, l’état de décomposition des slips au moment de leur déterrement, mi-juin, a révélé à quel point les miro-organismes du sol étaient plus présents et plus actifs dans les parcelles respectant des principes naturels (enherbement, préparations biodynamiques…). A l’inverse, la dégradation était bien moindre dans les parcelles ou étaient utilisés des intrants et le sol laissé à nu !
Vous pouvez retrouver l’ensemble des photos de cette expérience sur la page facebook de Florian Beck-Hartweg, mais vous pouvez aussi vous rendre directement dans le caveau de l’exploitation situé 5 rue Clémenceau à Dambach-la-ville pour découvrir leurs vins, leur histoire et leur philosophie. Prenez de préférence rendez-vous par e-mail : vins@beckhartweg.fr ou par téléphone au 03 88 92 40 20.