Solanum cheesmaniae est l’une des deux principales espèces de tomates sauvages poussant sur les îles Galápagos. Cette espèce est celle la plus communément appelée “Tomate des Galapagos”. Il s’agit d’une tomate sauvage qui a évolué sur les célèbres îles Galapagos, lieu où le célèbre Charles Darwin a noté la différence structurelle entre les pinsons, les iguanes et les balanes locaux, ce qui l’a amené à identifier la sélection naturelle comme source possible de l’origine des espèces, sa fameuse théorie sur l’évolution qui assurera sa renommée mondiale. Lors de sa visite aux îles Galápagos en 1835, il s’est également intéressé à leur flore, évidemment, en particulier à l’espèce Solanum cheesmaniae. Cette petite tomate sauvage l’a tellement fasciné qu’il a réalisé une fiche d’herbier, actuellement conservée au musée de Kew Gardens.
En 1995, c’est son arrière petite fille, Sarah Darwin qui visitera les iles Galápagos pour la première fois, soit exactement 160 ans après que le Beagle n’atteigne les Galápagos avec à son bord son arrière grand père ! D’abord décoratrice d’intérieur, artiste et illustratrice, Sarah Darwin après avoir hésité quelques années, entrepris en 1999 des études de botanique suivant ainsi les traces de son arrière grand père. En 2009, elle présentera son doctorat à la prestigieuse University College de Londres dont la thèse sera intitulée “La systématique et la génétique des tomates dans les îles Galápagos”, grâce a laquelle elle à remis en lumière cette espèce sauvage de tomate endémique des Galápagos !
Sarah Darwin présentant l’esquisse dans laquelle son arrière grand père résume ses réflexions sur l’évolution – Photo : M. Sjöström.
Les tomates des Galápagos menacées de disparition !
Bien qu’elle soit classée parmi les espèces les moins préoccupantes par l’UICN, des observations récentes suggèrent que l’espèce pourrait en fait être menacée. En effet, selon une étude scientifique récente menée en 2020, les deux espèces endémiques de tomates des Galápagos : Solanum cheesmaniae et Solanum galapagense sont en danger de disparition dans leur environnement naturel. L’équipe de botanistes a conclu à une disparition de plus de 80 % des populations précédemment étudiées.
En revanche, les scientifiques ont constaté que deux espèces envahissantes des Galápagos (Solanum pimpinellifolium et Solanum lycopersicum) sont désormais très abondantes et, dans certains cas, sur la base d’observations morphologiques, elles pourraient déjà s’être hybrider par endroit avec les espèces endémiques. Les conclusions de l’étude suggèrent que l’expansion du développement humain et les l’hybridation interspécifiques possibles comptent parmi les principales menaces des populations endémiques des tomates des Galápagos.
