Cette nouvelle espèce d’orchidée, connue sous le nom de Platanthera azorica ou orchidée-papillon d’Hochstetter fut découverte pour la première fois en 1838 par le botaniste allemand Karl Hochstetter, mais depuis elle s’est fait très discrète, puisque elle a réussi à échapper à une confirmation officielle pendant 175 ans. En effet, cette espèce qui fait partie des orchidées européennes parmi les plus rares vient d’être redécouverte au Portugal sur une unique crête volcanique, sur les îles des Açores. Comment cette beauté végétale a-t-elle pu rester dans l’anonymat pendant près de deux siècles ?
Une orchidée insulaire issue d’une migration de semences européenne continentale !
Les orchidées : C’est une des familles les plus diversifiées du règle végétal, comptant plus de vingt-cinq mille espèces, réparties en huit-cent-cinquante genres. L’Europe, rien qu’à elle, compte plus de 300 espèces. Selon les chercheurs, les Açores sont l’endroit idéal pour étudier l’évolution des différentes espèces d’orchidées de l’archipel, situé à environ 1.600 km des côtes ouest du Portugal. “Comme de nombreux biologistes évolutionnistes avant moi, j’ai décidé qu’un système insulaire serait bien plus simple et donnerait ainsi des résultats moins ambigus”, explique le professeur Richard Bateman du Royal Botanic Gardens (Kew), auteur principal de l’étude.
Selon les scientifiques, prouver que l’origine de l’orchidée açoréenne était l’Europe plutôt que l’Amérique du Nord n’a pas été trop difficile. En revanche, déterminer de quelle partie de l’Europe elle provenait s’est avéré bien plus délicat, de même de savoir comment elle est arrivée jusqu’aux Açores. D’après les résultats obtenus, la lignée des Açores représente une simple migration de semences à l’archipel d’une population européenne continentale.
L’orchidée-papillon d’Hochstetter : Une redécouverte surprenante et inattendue !
Ils ont également analysé avec précision des centaines de spécimens d’orchidées-papillons, sur l’ensemble des neuf îles. Le professeur Bateman avait prédit qu’au moins deux espèces distinctes peupleraient les Açores. Mais les résultats de l’étude ont dépassé ses attentes. En effet, les chercheurs ont trouvé deux espèces : la Platanthera pollostantha est massivement présente sur toutes les îles tandis que la Platanthera micrantha, bien plus rare, ne se trouve que sur huit îles. Et, surprise, lorsqu’ils ont étudié les populations des orchidées sur une crête volcanique de l’île de San Jorge, ils sont également tombés sur l’orchidée-papillon d’Hochstetter. “J’étais complètement abasourdi lorsque notre expédition sur le terrain à révélé l’existence d’une troisième, et exceptionnellement rare, espèce, évoluant dans un habitat si primitif”, explique le professeur Bateman.
Menacées par la destruction de leur habitat, les trois espèces d’orchidées sont sur la Liste Rouge de l’Union internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et sont classées comme vulnérables.
Pour en savoir plus sur cette découverte botanique : azoresbioportal.angra.uac.pt, publico.pt, mnn.com.